1. Suivre les lucioles
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Peu à peu je m’évapore, je m’éloigne subtilement de la fête qui me saoule
Mon attention volatile est captée par des lueurs dans les herbes hautes
J’approche du scintillement des mouches à feu en spectacle
Elles dansent si bien sous leurs propres projecteurs
accompagnées d’une chorale de grillons
Suivre les lucioles elles savent où aller
Envoutée par leur ballet, j’apprends la chorégraphie et me joins à la troupe Je les suis à travers les champs et dans les bois épais, trempée par la rosée
J’embrasse ma nouvelle vie de danseuse des bois redoutant le lever du soleil qui éteindra la magie
Suivre les lucioles elles savent où aller
De retour dans mon appartement trop cher j’entends mes voisins s’embrouiller Crémazie gronde, la 40 imite le tonnerre comme seule brise l’air climatisé
les lampadaires puissants ternissent les étoiles les arbres disciplinés poussent sous l’asphalte
Insomniaque, mon cerveau roule à 150 kilomètres à l’heure Je m’étourdis dans le smog Je m’étourdis dans le smog
J’veux partir en cavale
vivre dans une comédie musicale
danser et chanter tout le temps
me dandiner et siffler en canon avec le vent Fuir le stress, fuir notre monde qui fond j’veux suivre les lucioles
Suivre les lucioles Suivre les lucioles
2. Carnaval
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Les décorations frémissent au vent comme il s’approche contre le courant le flot de carnavaliers défile sans relâche intrigués, on se dévisage
Les nuages effilochés dans l’azur
font ressortir son immense sourire
la musique fait tanguer nos corps exaltés sur l’asphalte brulant de Rio
Maintenant à moins d’un mètre de moi j’aime l’odeur de sa sueur
les phéromones papillonnent
et la pluie de confettis nous colle au corps
Son maquillage coule, mon costume en lambeaux autour de nous s’efface la foule
je ne chante plus, il échappe son pandeiro
autour de nous le temps s’écroule
Nos sourires se rapprochent tellement que j’ai de la buée dans les yeux
nos respirations s’accélèrent
et le cortège exubérant chante plus fort
Bousculée, je bascule bouche première
ses lèvres se fondent aux miennes, nos langues se rencontrent
des acrobaties linguistiques
cariocas québécoises
il cueille ma nuque, les culbutes, le tumulte
et tout tourne
Son maquillage coule, mon costume en lambeaux autour de nous s’efface la foule
je ne chante plus, il échappe son pandeiro
autour de nous le temps s’écroule
Fiévreux, on reprend enfin notre souffle
on a des paillettes dans la bouche
ondulés d’un fou rire, les yeux en coquillages et le raz de marée le fait disparaitre
Le carnaval déambule, sillonne les rues on ne s’est jamais revus
3. L’arbre enchanté
Paroles et musique : Claude Hurtubise Paroles du rap : Félix Hurtubise
Déraciné, le plus grand arbre de la forêt
qui nous a vus grandir
qui surplombait le monde, abritait toute la faune
qui, sans parler, sans bouger, insufflait la sagesse on y grimpait et on l’appelait l’arbre enchanté
Déraciné, le plus grand arbre de la forêt
couché au sol
N’sont pas des haches qui l’ont achevé
C’sont des tracteurs, géants, bruyants
qui détruisent tout, laissent juste d’la boue
et les traces de leurs chenilles, mais où seront les papillons
Bulldozer hostler, gentleman-farmer Tracteur crosseur, moteur fuckailleur Retombe la poussière de la bombe Passe la pitoune dans la scie ronde Mercenaire hydraulique
Engin cataclysmique
Machineries lourdes and loud faisant leur parade
Rien ne résiste, rien ne reste, tout est rayé d’un simple geste
Merisier, peuplier et part en fumée
déraciné, tronçonné, broyé, déchiqueté, pâtes et papiers
En s’écroulant dans un dernier grondement chair à canon de 200 ans
la chute des titans
laisse un trou béant et passe au suivant Résineux, bois franc, tout doit crisser le camp
Saule, chêne, tilleul, y’en a pour ceux qui en veulent
Du bran de scie plein la gueule, à te rendre aveugle
Du P.Q. pour torcher l’aïeul ou la larme à ton œil
T’as pas le temps de faire ton deuil, c’est déjà dans le treuille
Perdu dans un désert, tout est éphémère Chimère forestière, boréale à ciel ouvert
La rumeur du ruisseau que l’on veut fait taire Le souvenir du patriarche que l’on enterre
4. Pétales
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Tes pétales fragiles bougent au courant de l’air
Ta longue tige te tient
au courant de la terre
Tu partages ton parfum avec tout le monde veilles sur le jardin, sans créer d’ombres
Trop belle, on voudrait te couper, t’avoir en bouquet
trop belle, au lieu d’te laisser pousser
Dans un vase tu décores, sans plus de pouvoir
tu n’fais plus d’photosynthèse, tu n’t’envoies plus les pistils en l’air
On examine ta corolle, on te renifle
on félicite ton geôlier de t’avoir trouvée
Trop belle, même ton éclat ne t’appartient pas trop belle, on s’attribue tout de toi
Tes pétales fragiles tombent ta tige se replie
Dans la vase
tu t’écrases, blasée
On te trouve trop fanée et on te jette
Tu t’éparpilles, te multiplies
Plus fortes, tes filles fleuriront avec assurance Plus fortes, elles n’oublieront pas leurs racines
5. La cycliste
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Bâtisses austères
briques froides, c’est l’ère glaciaire
L’asphalte s’endurcit en hiver Les érables nus désespèrent
Une fine glace dans toutes les craques
Le vent fout des claques
Une ville endormie, une ville engourdie
Une ville qui s’assombrit, une ville qui m’enlaidit
Il n’y a que moi, la cycliste
qui avale les rues
Indigestion, trop de goudron
la gorge bloquée, pleine des plumes de pigeons
Chaine rouillée, freins usés, pneus glacés dérailleur déraillé (bis)
Ce qui reste de chaleur dans mon corps s’enfuit comme de la fumée par ma bouche
Ce qui restait de bonheur dans mon cœur a abouti dans la bouche d’égout
Mon inspiration, ma bonne humeur ont suivi j’suis à bout !
Pourquoi les poules font leurs nids ici
Elles seraient mieux ailleurs
Ma roue coince dans un de ces trous
J’perds les pédales
Mes lunettes en plein d’petits bouts J’continue, la vision floue
J’traverse le pont Montréal, j’te laisse derrière
J’transperce la nuit sans lampadaires
Sur l’autoroute vide, j’accélère
j’roule sans les mains, la tête dans les étoiles
Il n’y a que moi, la cycliste
qui avale les rues
Indigestion, trop de goudron
la gorge bloquée, pleine de plumes de pigeons
wooo fugue hivernale wo-o-o-o faut que j’pédale
Chaine rouillée, freins usés, pneus glacés dérailleur déraillé (bis)
6. Ensemble
Paroles et musique : Claude Hurtubise Traduction du refrain en pular : Rigel Gandhi
Yaadou hadhata guiggole dewi ko in gôôtô ko in gôôtô dewi
ko in gôôtô
Isolée, rapatriée dans ma chambre
imprégnée d’Afrique
syncopent encore les rythmes d’Abidjan dans mes jambes
Yaadou hadhata guiggole dewi ko in gôôtô ko in gôôtô dewi
ko in gôôtô
Isolé, protégé dans ta chambre
commotion politique
toi, t’enterres leurs mitraillettes en chantant
Yaadou hadhata guiggole dewi ko in gôôtô ko in gôôtô dewi
ko in gôôtô
Isolés, chacun dans nos chambres
feux d’artifice transatlantiques
cette mélodie traverse les frontières et résonne
Yaadou hadhata guiggole dewi ko in gôôtô ko in gôôtô dewi
ko in gôôtô
7. Forillon
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Je l’savais que t’existais
avant notre rencontre j’ai eu écho
que tes doigts naviguent sur une guitare et embrasent si bien les tourbières
que tes amantes rigodonnent
en dansant le forillon
que tes amantes rigodonnent
en dansant le forillon
Je l’savais que tu m’charmerais
quand nos notes nerveuses s’unissaient et nos regards en points d’orgue
je me suis transformée en ogre
quand tu m’effleurais, je m’effleuvais à ne pas me jeter dans l’golfe du loup quand tu m’effleurais, je m’effleuvais à ne pas me jeter dans l’golfe du loup
Je l’savais tout c’qui arriverait
mon cœur prison a trop de mémoire les éraflures escarpées
ont infecté mon terroir
ne le prends pas comme une insulte pendant que les bateaux dormaient je me suis sauvée dans la péninsule
Et je danse le forillon et je danse le forillon
8. Engelure
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Du blanc partout, sauf le ciel mauve
aride toundra, engelures aux doigts
engelure au cœur, enjôleur qui devient fantôme
J’fais que marcher, traces balayées
le vent me pousse, plus loin encore
pied d’une montagne, main de la lune qui fait halo
J’m’imbibe d’la beauté éphémère je bois des aurores boréales j’caresse la mousse et le lichen j’prends des rasades d’oxygène je sais qu’ça n’durera pas
Du blanc partout, même entre nous
y’a plus d’signal, silence total
t’as disparu, une avalanche t’a passé d’ssus
J’fais que marcher, dans la poudreuse
j’suis aveuglée, par où j’m’en vais
l’étoile polaire, elle n’a pas l’air de le savoir
J’m’imbibe d’la beauté éphémère je bois des aurores boréales j’caresse la mousse et le lichen j’prends des rasades d’oxygène je sais qu’ça n’durera pas
Du blanc partout, sauf une tache floue
peut-être ta tuque, une trace de toi
en approchant, j’trouve d’la ferraille et je frissonne
J’fais que marcher, depuis des heures pour découvrir d’immenses machines
qui font des trous, qui brisent la nuit dans un grondement assourdissant
J’m’imbibe d’la beauté éphémère je bois des aurores boréales
avant qu’ça fonde
qu’ils posent des bombes
qu’ils violent le Nord
pillent son sous-sol
qu’ils creusent des puits d’pétrole
comme t’as foré mon cœur avec tes raffineries le temps coule, tout s’écroule
Rien ne dure, tout se défigure Rien ne dure, tout se transfigure Rien ne dure, tout se transfigure
9. Parasite
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Oh ! me délivrer de toi
Oh, oh ! me délivrer de moi
Oh ! déchirer ton image
Oh, oh ! désactiver l’engrenage
Oh ! désinfecter mon cœur Oh, oh ! détruire la tumeur
Pourquoi tu n’pars pas de ma tête
Tu m’sacres là, mais tu parasites ma tête
Dans les moments de surprise
tu me pinces à l’intérieur pour ne pas que je t’oublie
Pourquoi tu n’pars pas de ma tête Quitte ma tête
Quitte ma tête
Quitte ma tête
10. Je m’azure
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Je m’azure sous ton soleil
que l’orage électrique de ton épiderme
éclairera encore à mon réveil
mais je suis trop aveuglée, tes rayons me bernent
Je recule, j’ai peur que ça brule
à force de redouter les insolations
je n’sors plus qu’au crépuscule
je m’éclipse lunaire, loin des émotions
Quand y’a trop d’pression atmosphérique la bise change souvent de direction nerveuse, elle se heurte sur les falaises sans avoir l’intention de les éroder
J’veux pas t’éroder J’veux pas m’évader J’veux pas m’éroder j’veux pas t’évader
11. Pequeño colibrí
Paroles et musique : Claude Hurtubise
Mi pequeño colibrí de colores
las semanas pasan,
aleteas lejos de aquí
visitas, otras flores y les compartes tu brillo y tus melodías
Yo aquí, ya no soy colibrí
mi corazón pesa tanto que me quedo encaramada sin recolectar néctar y sin cantar
olvidé como volar
Para recobrar mis colores
tal vez tendría que dejarte y seguir Pero te quiero y no sé como hacer para amarte de lejos
Mi pequeño colibrí de colores
piensas que volveremos a volar juntos? Que tu pico, estrechara el mío
y que juntos descubriremos mas jardines
Mi pequeño colibrí de colores